25 ans de réflexion pour contruire une pédagogie
Au fil des années, ma réflexion s’est affinée, nourrie par une observation attentive de l’évolution de notre société.
Mon approche de la psychologie des enfants et des adolescents dans ce monde difficile et en perpétuel mouvement. Mes constats sur les modifications au sein des familles, sur les apports des nouvelles technologies… ont constitué autant d’éléments sur lesquels je me suis appuyé pour déterminer un axe à ma propre pédagogie.
Avec le recul, j’ai conjugué mon étude des propositions fournies par de grands pédagogues avec ma propre expérience de terrain et j’ai donc abouti à l’élaboration de certains principes fondamentaux.
Maux des adolescents et/ou maux des parents ?
Aujourd’hui, on parle de “crise” pour tout et n’importe quoi et les parents n’y échappent pas, enfourchant allègrement ce terme pour évoquer un passage difficile vécu pendant l’adolescence de leur enfant.
Cette notion même d’adolescence, telle qu’on l’énonce aujourd’hui, est d’ailleurs une idée relativement nouvelle puisque née seulement dans la seconde moitié du XIXe siècle, contrairement à la “puberté” qui a existé de tout temps.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas l’ado seul qui est “en crise“.
Cette fameuse “crise” évoquée par certains parents ne se conjuguerait-elle pas plutôt avec leur propre crise intérieure dans un monde qui se cherche de plus en plus, surtout aujourd’hui, avec cette crise sanitaire qui nous a touchés de plein fouet ?
Enfin, dans la société romaine antique, on était citoyen à 17 ans, les garçons revêtaient la toge virile et le besoin de formation était reconnu jusqu’à 30 ans environ : c’était l’adulescens. Aujourd’hui, les limites de l’âge de l’adolescence sont bien plus floues : il commence plus tôt, mais peut s’achever plus tard (phénomène “Tanguy”).
On dit aux jeunes de se former sans pour autant leur donner un véritable statut à cet effet. Quant à leurs parents, confrontés à la peur de vieillir, ils n’ont pas envie d’être trop bousculés par cette force montante, ce qui explique sans doute leur tendance à maintenir la génération suivante dans la dépendance. Quel paradoxe ! Alors que la longévité moyenne de nos contemporains ne fait que s’allonger, les adultes souhaitent à la fois que leurs enfants deviennent de plus en plus tôt des êtres responsables et, parallèlement, ils freinent, malgré tout, l’évolution de leur progéniture dans le but de ne pas accélérer leur propre vieillissement.
Difficile pour la jeunesse de trouver sa place dans ce lacis de contradictions…