Devant la nécessité de réinventer beaucoup de choses dans le domaine de l’éducation en raison d’un confinement prolongé, Christophe Labrousse a choisi de poster sur le site de l’École-Collège Savio des extraits significatifs de son dernier ouvrage publié aux Editions du Panthéon : “Donner du sens à l’école d’aujourd’hui”.

En prendre connaissance permettra aux parents et à tous ceux qui s’intéressent à l’éducation dans notre pays de préparer utilement l’après-crise. Le texte que nous vous proposons aujourd’hui concerne l’impérieux besoin de classes à taille réduite.

La surpopulation des classes est un autre facteur d’échec. Seules obtiennent de bons résultats celles comprenant un nombre restreint d’élèves. Certains, pour des raisons économiques, nient l’efficacité d’une école à taille humaine. Pourtant, deux études diligentées auprès d’un large échantillon viennent renforcer mes observations personnelles.

Le programme STAR, Student-Teacher Achievement Ration, une recherche américaine effectuée dans l’État du Tennessee en 1986, auprès de 11 600 sujets répartis dans 79 écoles, montre que mes effets se révèlent positifs lorsque les classes passent de 20 à 15 (élèves) ou de 15 à 10, mais demeurent insignifiants lorsqu’ils passent de 40 à 20 », tout simplement parce que 20 élèves pour un seul professeur, c’est encore trop ! Il indique également que les classes de 13 à 17 élèves permettent aux écoliers de gagner 8 places sur 100.

Une étude similaire, réalisée auprès de 8 000 élèves en 2000, par Peter Blatchford de l’Institute of Education (Université de Londres) « a mis en évidence des gains mesurables dans les tests de lecture et de mathématiques chez les enfants des petites classes » dans le cadre dune population réduite de ces dernières.

La classe idéale comprend 15 enfants, c’est le nombre parfait pour bien les connaître, les écouter et donc les suivre. Une classe de ce type donne la possibilité de travailler autrement et d’innover. C’est, parmi d’autres raisons, ce qui fait le succès du Collège Savio : la taille des classes est telle que les enseignants ont du temps pour chaque élève et qu’ils n’en laissent aucun sur le bord de la route.

Les enfants souffrent de la massification et de l’anonymat dans lequel celle-ci les cantonne ; il faut sortir de cette situation.

Christophe Labrousse