Il est de notre devoir, en tant qu’éducatrices et éducateurs, d’insister davantage sur la connaissance au quotidien que sur le savoir qui vieillit très vite, au même rythme que la société… Mais, attention… le savoir marque les fondements de la connaissance !
Au plan social, on observe un déclin régulier et constant des valeurs, de la morale et de l’éthique. Je constate que, d’année en année, cette dégradation s’effectue assez lentement pour que peu d’entre nous s’en offusquent. Je pense souvent à mon père décédé en 1999 : s’il revenait aujourd’hui, il suffirait de lui faire regarder la télévision ou lire les journaux actuels pour observer de sa part une réaction certaine de stupéfaction et d’incrédulité ; j’en suis persuadé. Il peinerait à croire que l’on puisse écrire des articles aussi médiocres dans le fond et souvent irrespectueux dans la forme que ceux qu’on lit fréquemment aujourd’hui, ou que puisse passer à l’écran le genre d’émissions sans aucun intérêt que l’on nous propose quotidiennement. L’augmentation de la vulgarité et de la grossièreté, l’évanouissement des repères et de la morale, la relativisation de l’éthique se sont effectuées de telle façon – au ralenti – que bien peu les ont remarqués ou dénoncés. De même, si nous pouvions être subitement plongés dans trente ans et y observer ce que le monde sera devenu d’ici et là, s’il continue dans la même direction, sans doute en serions-nous encore plus interloqués, tant il semble que le phénomène s’accélère (accélération rendue possible par la vitesse à laquelle, bombardés d’informations nouvelles, nous en perdons tout repère stable). Notons, d’ailleurs, que les films futuristes s’accordent à nous présenter un avenir “hypertechnologique” des plus noirs.
L’école étant le “creuset des savoirs”, à elle de faire prendre conscience aux enfants des images et des informations qui leur sont montrées par la connaissance. En effet, sans une réelle prise de conscience, nous devenons moins qu’humains, mus par les seuls instincts et automatismes. La conscience est donc une condition sine qua non de notre humanité : pas de vraie pensée, pas de réflexion, pas de libre arbitre sans conscience. Inconsciemment, l’homme dort, au propre ou au figuré. C’est pourquoi l'”éveil à la connaissance” est au cœur de la pédagogie saviotine.
Je vous laisse méditer.