L’éducation en perte de vitesse ces derniers mois…
En l’espace de moins de cinquante ans, on a assisté à un retour de balancier à propos de l’éducation et de l’instruction.
Avant, l’enfant n’avait son mot à dire ni dans sa famille ni à l’école. Je suis le pur produit de ce constat. On ne se souciait pas, alors, d’être à son écoute. Les parents et les enseignants se posaient moins de questions et c’était à l’enfant de suivre, de s’adapter, de se développer… ou d’en subir les conséquences…
Tout excès attirant son contraire, les travaux de la psychologie et de la psychanalyse ont ensuite conduit la génération suivante à voir le bébé comme une personne, à prendre en compte les besoins de l’enfant, à lui accorder plus d’attention – et conjointement à mettre un bémol à toute forme de contrainte, d’autorité, d’exigence. Non écouté avant, l’enfant est désormais « surécouté« , d’où cette génération d’ « enfants rois » qui tyrannisent leurs parents et leurs professeurs. Privé de cocon familial et scolaire, l’enfant cherche dans la société et auprès de l’État des parents et un cadre de remplacement. C’est alors contre eux qu’il dirige maladroitement sa révolte d’adolescent qui n’en finit pas de se prolonger, faute de pouvoir se dérouler dans des conditions normales et à une échelle qui lui corresponde.
Jamais l’enfant n’a bénéficié d’autant de moyens, d’attention et de possibilités de toutes sortes ; jamais il n’a été autant « aidé« … Pourtant, le résultat de tous ces apports extérieurs n’est pas celui escompté. Sans vouloir peindre le diable sur la muraille – chaque époque, depuis aussi loin que l’Histoire nous renseigne, trouve tous les défauts à sa jeunesse -, force est de constater que l’analphabétisme reste élevé, que la qualité de l’orthographe et de l’écriture a considérablement chuté, que les « 80% au bac » sont le résultat d’une baisse trompeuse des exigences, que la délinquance augmente chez les jeunes, que la force morale faiblit… Les mots « vertu », « dignité », « honneur » disparaissent du vocabulaire, en un mot, que la pression intérieure qui fait grandir et s’élever, endormie par trop de facilité extérieure, ne cesse de diminuer…
Mon propos, à travers cet article, est simplement que le fond doit primer sur la forme et la précéder. Le corps doit grandir avant les habits, les possibilités intérieures avant les moyens extérieurs. « Inside-out » disent les Américains : les choses doivent démarrer en dedans, puis s’extérioriser, trouver leur correspondant externe.
Je vous laisse méditer !