Après-midi de sensibilisation au droit à l’éducation pour tous, à Savio, ce 25 mars, grâce aux bénévoles de l’association « Aide et Action ». Une meilleure connaissance de la situation, des informations chiffrées et des pistes pour agir pour les Saviotins qui incarnent les citoyens responsables de demain.
Roselyne Mathieu, Pascale Chaigne et Michel Moynard militant tous trois au sein de l’antenne des Deux-Sèvres d’ « Aide et Action », association de solidarité internationale opérant en Afrique, Asie du sud et du sud-est, Amérique Latine, Caraïbes et France ont animé la session. Cette association agit pour que les enfants et les adultes puissent bénéficier d’une éducation de qualité. Roselyne Mathieu ouvrit le feu en démontrant aux Saviotins la nécessité absolue de l’éducation sans laquelle on ne peut changer le monde ni engendrer ces technologies nouvelles dont ils sont si friands. Le constat est sans appel : sans éducation des adultes et des enfants, pas de développement humain, pas de développement économique, scientifique ou durable des sociétés.
Des chiffres inquiétants, émanant de l’UNESCO, furent communiqués pour aider les Saviotins à prendre conscience de l’ampleur du problème : 63 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire (de 6 à 11 ans) n’y vont pas et 263 millions d’enfants et de jeunes ne sont pas scolarisés. 750 millions d’adultes (dont 479 millions de femmes, soit les 2/3) sont analphabètes. Et l’analphabétisme, ce n’est pas seulement ne savoir ni lire ni écrire : comment vote-t-on quand on ne sait pas lire ?
L’éducation est un droit figurant dans la déclaration universelle des Droits de l’Homme et la Convention des droits de l’enfant qui fêtera cette année son trentième anniversaire et là pour le rappeler. Mais comment l’éducation, cet outil indispensable vers l’émancipation, peut-il être mis en œuvre s’il n’y a pas assez d’enseignants formés ? Or il manque 69 millions d’enseignants dans le monde dont 24,4 millions pour le secteur primaire et 44,4 millions pour le secondaire.
LES INDISPENSABLES MOYENS
Comment faire pour annihiler ou tout au moins réduire notablement tous ces freins à l’éducation que sont : la pauvreté des familles, l’éloignement des écoles qui le plus souvent dans les pays en voie de développement m’ont pas de cantines, le manque d’enseignants qualifiés, le manque d’équipements, etc., etc. ? Disposer de moyens financiers certes, mais pas seulement. Pascale Chaigne, à l’aide de quelques chiffres, souligna la faisabilité de trouver les fonds nécessaires. Est-ce si lourd financièrement d’apporter une aide à l’éducation ? Il faudrait 39 milliards de dollars par an pour combler le déficit de l’éducation dans le monde. Cela représente par exemple de 2% du budget mondial alloué aux nouvelles technologies. À titre de comparaison, la consommation des crèmes glacées aux États-Unis représente un budget annuel de 31 milliards de dollars ou encore le bonus des traders dans le monde s’élève à 39 milliards par an. Les États dépensent sans compter pour les domaines militaires ou pour les nouvelles technologies, mais restent frileux lorsqu’il s’agit d’éducation.
LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE OU ODD
En 2015, plus de 193 Chefs d’État se sont engagés à atteindre, en quinze ans,17 objectifs de développement durable. Ces ODD sont destinés à éradiquer la pauvreté, protéger la planète, offrir l’accès à l’éducation à tous d’ici 2030. Au rythme actuel, si rien ne change, l’ODD4 relatif à la scolarisation universelle ne sera pas atteint avant 2042 pour l’enseignement primaire, 2059 pour le collège et 2084 pour le lycée, soit 54 ans de retard par rapport aux prévisions !
Ce sont des opérations de sensibilisation menées par des associations comme « Aide et Agir » qui peuvent amener les gouvernements et les acteurs concernés à agir pour que, dans le monde de demain, l’éducation ne soit plus une urgence.
CDS News – 27 mars 2019