Les parents qui se sont exprimés ci-dessous ont assisté au lancement de « L’école des Parents pas Carrés. » Ils ont expliqué les raisons de leur présence et indiqué leur situation familiale.
Clarisse – Famille monoparentale
Sa démarche en assistant à cette journée est d’abord professionnelle puisque elle est enseignante. Dans l’école où elle enseigne, elle constate que les parents sont souvent démunis et elle cherche des solutions à apporter à leurs problèmes. Son fils n’allait pas bien et depuis qu’elle l’a inscrit dans une école privée, il va mieux.
Deborah –
Mère de trois enfants de 12, 10 et 8 ans. Elle a perdu son mari il y a deux ans et à la suite de ce décès, Julien, l’aîné, est devenu difficile. Il allait mal et ne sachant plus très bien quoi faire, elle a décidé de le mettre à Savio où elle constate un mieux même si tout n’est pas réglé. Elle est également présente à titre professionnel car elle est enseignante dans un lycée professionnel.
Christelle et Hervé – Famille recomposée
Christelle n’a pas d’enfants mais essaye de comprendre ses beaux-enfants et souhaite avoir des clés. Hervé (trois enfants : une fille de 19 ans et deux fils de 14 et 11 ans) a vécu un divorce difficile avec des coups bas incessants. Les enfants assistent à la bagarre. Ils le testent et ce n’est pas toujours simple pour lui : « j’ai besoin d’une caisse à outils ». Sa fille aînée est passée par une famille d’accueil ; il a réussi à la récupérer. Elle a besoin d’un foyer stable. Cette situation a créé une fissure dans la fratrie entre d’un côté les deux garçons qui vivent avec leur mère biologique et ne sont chez Hervé que durant les vacances et la fille aînée d’autre part qui demeure chez lui. Hervé ne veut pas transmettre à ses enfants « les casseroles qu’il traîne » : « J’ai été élevé dans une famille où la mère était dominante et lorsque je me suis marié, j’ai reproduit le même schéma. J’ai beaucoup souffert de cette situation qui s’est terminée par une séparation. Je ne veux pas que cela se reproduise pour mes enfants.» Hervé s’informe donc pour mieux assurer son rôle de père et aider ses enfants à se construire.
Florence – Famille monoparentale
Assiste à la réunion en tant que parent. Elle est seule avec deux adolescents de 16 et 13 ans, issus d’une double culture. Elle a vécu douze ans au Koweit et son fils lui reproche de l’avoir ramené vivre dans un pays pauvre. Elle enseigne dans un collège rural de Charente-Maritime. Ses élèves sont des hyperactifs. Il y en a 30 dans la classe dont elle ne sait comment s’occuper car si elle peut faire face à trois quatre éléments hyperactifs c’est autre chose quand il y en a une trentaine.
Marie-Pierre
Maman de Béatrice, 15 ans, adoptée à l’âge de 10 ans qui a rejoint Savio en classe de 5e. Elle trouve qu’elle est bien à Savio parce que l’on y prend soin des enfants et qu’on leur enseigne le respect des autres et de ce qu’ils sont. « À Savio, on en fait des enfants capables de penser par eux-mêmes » dit-elle encore. Elle attend de l’école des parents qu’elle lui apporte des réponses aux problèmes qu’elle se pose, prendre du recul et, confrontée à des difficultés, savoir comment faire pour les résoudre. Intéressée par la caisse à outils.
Bérénice et Laurent – Famille recomposée
Bérénice, deux enfants, Paul et Nathan, et Laurent, quatre enfants (21,19, 17 et 14 ans) vivent ensemble depuis sept ans et demi. Bérénice est présente à titre personnel ainsi qu’en tant qu’enseignante. Son fils aîné, Paul, a connu un refus scolaire et avait un comportement agressif. Elle l’a donc inscrit à Savio et trouve que la situation s’est améliorée. Avec les enfants de Laurent qui sont plus âgés, cela s’est bien passé dans l’ensemble. Dans le cadre de son travail, elle aimerait faire comme à Savio. « Je pense de toute façon que l’on peut faire mieux que ce qui s’y fait actuellement, même si c’est une grande structure. »
Laurent avait la garde de l’aîné, les trois autres vivant chez leur mère à Clermont-Ferrand et ne venant que pour les vacances scolaires. Il a déjà une certaine expérience des enfants. Bérénice et lui-même sont d’avis totalement différents lorsqu’il s’agit de l’éducation des enfants, mais ils se soutiennent. Bérénice est une maman tendre qui a du mal à dire non et à faire participer les petits aux tâches ménagères. L’exemplarité est importante pour eux, on ne demande pas à un enfant de ne pas fumer si soi-même on fume et ils expliquent à leurs enfants que sous leur toit ce sont les adultes qui décident. Il a recadré les enfants de sa femme. « Nathan, le plus petit, a compris. En revanche, Paul considère que je lui ai pris sa maman. Même si Paul va mieux depuis qu’il est à Savio, il ne lâche jamais et il y a toujours une certaine tension. » Selon Laurent, la grand-mère est un peu trop proche et a tendance à les infantiliser. Finalement, les enfants de Bérénice se sont adaptés et c’est avec son deuxième enfant (19 ans) que Laurent a eu le plus de problèmes.
Par rapport à l’école des parents, Laurent déclare : « Ce que dit Christophe Labrousse ne m’apporte pas grand’chose de nouveau, mais cela me conforte dans mes idées et m’aide à me poser moins de questions pour savoir si je vais dans la bonne direction. Disons que sa logique est la même que la mienne. »
Patricia et Philippe – Famille traditionnelle
Patricia et Philippe ont attendu dix ans avant d’adopter deux enfants, Simon à 6 mois et demi et Maxime, à 3 mois et demi. Simon l’aîné, en souffrance, a été scolarisé à Savio.
« Simon a grandi rapidement. À l’entrée en 6e, il était nettement plus grand que les autres. Il a eu tendance à aller vers les 4e et 3e plus proches de lui par la taille. Par ailleurs, harcelé par d’autres enfants. Simon avait du mal à travailler et on était en rupture avec lui. Nous avons alors consulté un psy qui nous a conseillé le Collège Savio. Cela a été difficile car Simon ne voulait pas venir à Savio. Ce sont finalement ses cousins qui l’ont décidé.
Quand nous sommes arrivés à Savio en octobre 2015, on nous a rassurés en nous disant «que « le collège s’adapterait à Simon . » C’est sa deuxième année à Savio et c’est le jour et la nuit. C’est un enfant qui a besoin d’être valorisé et, du coup, il reprend confiance en lui. Il construit ses fondations. »
CDS NEWS – 19 avril 2017
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